Le Maine (1910 -1917)
Naufrage
Cargo à vapeur, sistership de l'Anjou et du Bordeaux, le Maine, construit en 1910 par les Chantiers et ateliers de la Loire à Saint-Nazaire pour la Compagnie des Chemins de Fer de l’État français (London, Brighton & So. Coast Rly. Co.), est mis en service en juin 1910.
Réquisitionné à Dieppe le 4 septembre 1914, le navire est loué pendant la guerre à l'amirauté anglaise avec à bord, un équipage dont tous les membres se sont portés volontaires.
Armé au cabotage international en 1916 à Boulogne sur-Mer et régulièrement amarré sur le quai Henri-IV, le Maine assurait chaque jour la liaison entre Dieppe et Newhaven d'où il ramenait des médicaments et des munitions.
Le 21 novembre 1917, à 17 heures, le vapeur armé commandé par le capitaine Jean Mallet, quitte Newhaven accompagné de son bateau escorteur, un chalutier anglais armé, le Snew. Le Maine a rejoint Beachy-Head par la route côtière avant de prendre le cap S30E jusqu'au sud de l'Ailly.
À 21 heures, le capitaine met en panne pour installer les pare-mines et reprend sa route une demi-heure plus tard. Face à l'Ailly, le Maine attendra les premières lueurs du jour pour rejoindre le port de Dieppe. La nuit bien claire inspire quelques craintes au capitaine qui fait éteindre tous les feux du bateau pour rester inaperçu. Une précaution inutile car il y a déjà quatre heures que le UB 56, commandé par Oblt z.S. Hans Valentiner, l'a repéré et le torpille à 30 milles de Newhaven.
Quand le Maine, transportant un chargement de 522 tonnes de munitions, 5 tonnes de matériel médical plus 22 tonnes de divers a été touché à 21 miles NW de la Pointe d'Ailly, l'explosion retentit jusqu'à à Dunkerque située à 150 km de distance.
Le torpillage ne laissera qu'un seul survivant, Yves Lesné qui avait déjà échappé à deux naufrages à bord de l'Auvergne et du Sussex. Avec lui, le Maine emporte 34 hommes. Tous sont devenus des héros à Dieppe mais aussi pour la France entière.
État-major | MALLET Jean Mathieu, capitaine - 47 ans - Neuville-lès-Dieppe |
JACQUES Léon Joseph Paul, second capitaine - 44 ans - Saint-Brieuc | |
PELTIER Clément Baptiste Eugène, chef mécanicien - 43 ans - Neuville-lès-Dieppe | |
SIMON Léon Émile, 2ème mécanicien - 50 ans - Dieppe | |
BRAYER Albert Albert Émile, 3ème mécanicien - 37 ans - Sotteville-lès-Rouen | |
Hommes d’équipage | DELESTRE Alexandre Marie, 1er chauffeur - 35 ans - Dieppe |
DELESTRE Léon Eugène Louis, graisseur - 43 ans - Dieppe | |
DINET Robert Victor, mousse - 14 ans - Dieppe | |
DONVAL Auguste Marie, 1er chauffeur - 39 ans - Dieppe | |
FREULLET Gaston Charles Alexandre, graisseur - 35 ans - Dieppe | |
GAPENNEVincent Théodore, matelot - 28 ans - Dieppe | |
HAMON Pierre Marie, timonier - 36 ans - Dieppe | |
HESRY Alexandre Marie, matelot - 45 ans - Dieppe | |
LADOUCETTE Armand Léon, matelot - 59 ans - Dieppe | |
LE CORRE Yves Marie, chauffeur - 31 ans - Troguéry | |
LE CRUBIÈRE Joseph Marie, chauffeur - 38 ans - Dieppe | |
NEVEU Édouard Auguste, chauffeur - 30 ans - Dieppe | |
PIERRE Jean François, chauffeur - 34 ans - Châtelaudren | |
RAULT Eugène Hippolyte Marie, cuisinier - 46 ans - Dieppe | |
RICHARD Charles, chauffeur - 25 ans - Ouistreham | |
SQUEREN François Yves Marie, chauffeur - 36 ans - Dieppe | |
SIMON Pierre Marie Guillaume, chauffeur - 36 ans - Pleuhiden-sur-Rance | |
Marins de l’État | ALOUJES Célestin Simon François, quartier-maître fusilier - 26 ans - Collioure |
HOORNAERT Charles Louis Auguste, quartier-maître électricien TSF - 26 ans - Roubaix | |
JACQ Henri, matelot 2ème classe canonnier - 23 ans - Roscoff | |
PINABEL Alexandre Auguste Léon, matelot 3ème classe sans spécialité - 19 ans - Tourlaville | |
THIMOTHÉE Albert Jean, apprenti marin - 18 ans - Querqueville | |
Équipage anglais | SHORT Pursey, signaleur (Royal Naval Volunteer Reserve) |
MUDRIDGE Charles, interprète - 43 ans - Dieppe | |
Militaires anglais | HARRIS, capitaine de retour de permission |
4 officiers de retour de permission |
Le maitre d’équipage Yves Lesné est cité à l’ordre de la Brigade (croix de guerre avec étoile de bronze) « pour le sang-froid et l’énergie dont il a fait preuve lors de la destruction de son navire par l’ennemi. A été grièvement blessé. Déjà cité à l’ordre du Corps d’Armée (croix de guerre avec étoile de vermeille) à la suite du torpillage du Sussex et déjà torpillé sur l'Auvergne dont il était second capitaine ».
Les Marins de l’État embarqués sur le Maine sont inscrits à titre posthume au tableau spécial de la Médaille militaire, par arrêté du Ministre de la Marine en date du 13 mars 1921.
L'État-major du Maine est cité à l’ordre de la Brigade (croix de guerre avec étoile de bronze) et inscrits à titre posthume au tableau spécial de la Légion d’honneur, par arrêté du ministre de la Marine du 20 mars 1922.
Les hommes d'équipages du Maine est cité à l’ordre de la Brigade (croix de guerre avec étoile de bronze) et inscrits à titre posthume au tableau spécial de la Médaille militaire, par arrêté du ministre de la Marine du 20 mars 1922.
Découverte et hommage
Après 5 ans de recherche, les corsaires d'Ango retrouvent l'épave du Maine en 2007.
À l'initiative des corsaires d'Ango et avec le concours de la municipalité de Dieppe, une plaque est apposée sur le mur de la Tour aux crabes, quai Henri IV de Dieppe et une plaque en bronze est déposée sur l'épave par les plongeurs au cours de la journée de commémoration de la dispartion du Maine du 21 novembre 2007.
France 3 Littoral - Les belles englouties - 22 septembre 2012
Réalisation Christian Roche - Images sous-marine : Jacques Le Lay
L'épave du Maine
Journée de commémoration de la dispartion du Maine - Mercredi 21 Novembre 2007